Chocs culturels

Publié le par Christiane Valdy

Arrivée au Costa Rica, les premiers chocs culturels (1982…)

Boom 1 : Les fausses invitations

« Venga a comer el próximo domingo, hacemos una carne asada »

Le dimanche arrive, je stresse avant de parvenir à trouver l’adresse, mais je suis à l’heure, ouf !

L’amphitryon est à peine levé du lit, chevelure en bataille, il me regarde d’un air étrange, aucune fête à l’horizon. J’ai dû me tromper, mais non ! Invitation en l’air, pour paraitre sympa, pour dire quelque chose, du flan !

Boom 2 : Les arrêts de bus

Pas de sonnettes pour demander l'arrêt de bus. C'est simple, il suffit de crier "Parada" et le chauffeur comprend.

Mince je suis au fond du bus, il va falloir que je crie fort : "Parada". La honte, je ne peux pas, je laisse passer au moins deux arrêts puis je prends mon élan : "Parada !". Je l'avais pressenti, tout le monde se retourne à cause de mon R trop french.

Boom 3 : La religion

Des classes de religion au lycée franco costaricien pendant les horaires de cours, un crucifix orne le bureau de la directrice costaricienne, et une grand-messe est donnée dans le couloir pour le décès du père d’un enfant.

Dans le bus, les gens font le signe de croix terminé par une bise sur le pouce en passant devant chaque église, les mères bénissent leurs enfants avant qu’ils entrent en classe, et à la piscine les nageurs se signent, et prient avant de plonger dans l’eau du bain.

« Gracias a Dios » « Si Dios quiere » « Dios la bendiga »

J’avoue: j’ai du mal !

Boom 4 : les actes civiques

Les élèves au garde à vous (sous le soleil), certains la main sur le cœur, entonnent les hymnes costariciens, puis la Marseillaise, et je sens les yeux réprobateurs vers ma personne qui n’a jamais eu auparavant l’occasion de chanter l’hymne de ma patrie. Jamais appris, jamais chanté, même si mon cœur émet quelques cocoricos.

Boom 5 : Des bêtes répugnantes

Dans la cuisine de ma belle-famille, pendant que l’on mange, 2 beaux rats font un festin sous l’évier en pierre, et l’eau qui coule en direction du caniveau sans tuyauterie, emmenant avec elle les restes de nourriture. Pas de panique les canalisations seront installées quelques années plus tard.

Boom 6 : La pluie

Quand il pleut, et il pleut souvent, tout s’arrête, impossible de marcher dans la rue, impossible de conduire, les essuie-glaces ne sont pas assez rapides, impossible de parler avec le vacarme des grosses gouttes sur les toits de taule. Les mots « lluvia » « pluie » sont des mots trop tendres pour définir des averses tropicales.

Boom 7 : Les adresses

300 mètres ouest et 550 mètres Nord de l’ex-ciné Rex.

Le point de repère n’existe plus.

Où est le Nord ? Le Nord n’est pas toujours au nord.

Les mètres ont des dimensions très variables.

300 mètres signifie la troisième rue…

Pourtant c'est si simple pour les initiés !

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